Discerner

Décider c’est trancher, au sens de retenir une option parmi toutes celles qui s’offrent à nous ou encore, de choisir une ligne de conduite au détriment d’autres. Mais, quelle que soit notre situation, privilégier une possibilité au détriment d’autres, que nous abandonnons sciemment, reste difficile.

De plus, devant bien des choix où se trouve engagée notre responsabilité, la complexité des enjeux comme des situations nous étreint. Aussi, en raison même de cette complexité et des incertitudes qui l’accompagnent, comment être assuré que nos choix – qu’ils soient personnels ou relèvent d’un processus collectif – servent au mieux le projet auquel nous sommes attelés ?

Discernement et finalité

Fonder ses choix sur la pratique du discernement est une façon d’éviter les pièges des méthodes habituelles de prise de décision et ceux de la subjectivité non contrôlée.

Les pratiques du discernement invitent à clarifier sa finalité. Celle-ci permet d’acquérir davantage de liberté d’action dans le processus de décision. C’est le premier choix qui sert de référence pour orienter les autres décisions.

La finalité exerce aussi une autre fonction que celle de point de mire. Elle est une sorte de conseiller interne qui, chaque fois, invite le décideur à mettre davantage en cohérence ses choix et ses engagements.

Élucider une finalité procède donc d’un double itinéraire, l’un pour mettre à jour ce que je suis, l’autre pour clarifier ce qui peut m’attendre. C’est la rencontre de ces deux itinéraires qui permet à chacun de découvrir son rôle, c’est-à-dire la façon bien particulière de s’insérer dans la société.

Donner une expression précise à sa finalité ouvre à de multiples possibilités d’actions, que ce soit sur le plan professionnel, personnel, associatif… La « passion » n’est plus ce que je fais comme étant une fin en soi, un objectif à court terme. Elle est plus vitale. C’est la « passion » de contribuer à quelque chose qui dépasse largement ce que je fais déjà. Ainsi la finalité questionne ma façon d’agir.

Une autre façon de décider

Le processus de décision se divise en cinq étapes pour insérer différentes attitudes de discernement :

1. Poser correctement la question du choix
2. Se rendre libre, c’est-à-dire disponible, ou relativement neutre a priori face aux choix
3. Repérer quel temps de délibération s’impose : l’évidence, la relecture des scénarios ou le poids des arguments
4. Choisir parmi les options celle qui répond davantage à la finalité et aux buts visés
5. Confirmer le choix

Choisir revient soit à préférer un moyen plus qu’un autre, soit à accepter une proposition ou au contraire à la décliner. La finalité et les buts poursuivis indiquent les choix qu’il convient de faire. Le critère de discernement se porte sur le degré de contribution des options possibles au regard de la finalité. Il indique au décideur comment il peut agir et réagir, augmentant ainsi sa liberté d’action et petit à petit la confiance de son entourage. Ce souci de la meilleure contribution possible à la finalité n’est pas celui de la seule efficacité. Il est aussi et surtout celui de l’ajustement à la situation du moment et aux autres, tels qui nous apparaissent.

www.discernement.org

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